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de bonnes. Il me semble que vous n’en aviez nulle envie…

Le représentant était gentilhomme, et il prit sur lui toutes les responsabilités, qui, au demeurant, lui revenaient :

— Monsieur, dit-il, toute la faute est sur moi.

— Vous, fichez-moi la paix ! cria le marchand d’oranges en faïence.

— Mais monsieur…

— Je vous dis de vous taire. Et quand à cette gourgandine, je la mets à la porte…

Car l’astucieux patron pensait, sans nulle vergogne, qu’il pourrait facilement trouver une autre dactylo et la paierait trois cents francs de moins, sous prétexte que la vie baissait de prix…

Mais il ne voulait point renvoyer le courtier, qui lui apportait d’excellentes affaires, et il y tenait.

Margot se mit à pleurer…

— Monsieur, excusez-moi, c’est par malchance, et j’allais écrire les commandes du représentant, quand…

— Je m’en fiche absolument, fit le marchand. Prenez vos cliques et vos claques, faites-vous régler, et allez-vous-en. Je ne veux pas que mon bureau devienne une maison de passe…

C’était un homme dur et sans nulle pitié. Margot le savait, aussi prit-elle son parti du malheur qui lui arrivait et se dirigeait-elle vers le dehors.

Elle pensait, avec une sorte de secrète ironie :

— Voilà quatre fois que je manque d’aboutir depuis ce matin et il est trop certain que la déveine m’accable, ne discutons plus.

Pendant ce temps, le singe, levant vers le ciel un bras