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— On y retourne ?

— Ah ! non, alors. Merci ! Et puis il vous faudra prendre des leçons, car vous êtes un peu trop neuf.

Il rougit :

— C’est peut-être vous qui en savez trop long.

— Je ne vous ai pas demandé de venir m’instruire. Et dans cette matière-là, il est meilleur de tout connaître que de tout ignorer…

Le type boudait.

Elle conclut :

— En tout cas, c’est fini.

— Bien ! fit-il vexé. Et il s’en alla dans la pièce voisine avec une dignité parfaite.

Margot ramassa sa petite culotte :

— Ce que tu m’en fais voir, murmura-t-elle avec tendresse en la mettant dans sa poche.

Et elle se mit à rire.

Mais la porte s’ouvrait.

Un homme entra, rapide, cheveux au vent — il était nu-tête — et l’air heureux de vivre.

— Mademoiselle Margot, fit-il dès son premier pas, j’ai besoin de vous. Vite !

— Pourquoi faire ? demanda la jeune fille.

— Pour prendre note de sept commandes urgentes.

— Eh bien, vous les mettrez sur le bureau du patron.

— Non, je viens de le voir. Il ne viendra qu’à dix heures. Il m’a prié de venir vous les transmettre et de vous faire écrire les lettres de confirmation.

Cette fois, Margot avait à travailler de son métier de dactylo et elle s’inclina :

— Venez me dicter le détail.