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de se trouver mal. Réveillez-le au plus tôt. Il faut qu’il reconnaisse les coupables.

Et à Margot éberluée, qui n’y comprenait goutte, il dit :

— Madame, votre mari s’est évanoui de désespoir devant vos débordements. Vous devriez avoir honte…

Elle répondit :

— Quel mari ?

— Votre mari. Je pense que vous n’en avez pas plusieurs.

— Je n’en ai même pas un seul.

Le commissaire la regarda :

— Ne vous moquez pas de la Justice, ou cela vous coûtera cher.

— Je ne me moque de personne.

— Eh bien, restez comme vous êtes, oui, dans cette tenue lascive et provocante, afin qu’il ne reste aucun doute à ce monsieur que vous trompez si insolemment.

Margot était une fille patiente. Il le faut bien lorsqu’on travaille pour autrui. On n’a pas le loisir de se permettre des indépendances qui vous feraient perdre votre gagne-pain.

Elle avait donc déjà subi mille et mille reproches absurdes et injustes, elle avait entendu des multitudes d’imbécillités, venues d’employeurs auxquels leur richesse donnait une façon d’omniscience, tout au moins à leurs propres yeux.

Et surtout avait-elle le respect de la magistrature et de ses représentants.