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Eh bien, ce jour même, elle leur permettrait des privautés.

Toutes les privautés…

Et, rassérénée par cette certitude de ne pas chômer plus longtemps elle commença de se vêtir.

Quand on se vêt pour l’amour, il faut y apporter certains raffinements importants, et certaines élégances érotiques qui sont connues de toutes les femmes dignes de ce nom. On se souvient que les dames de la haute société, qui font des adultères « mondains » dans les romans de Paul Bourget, ont en effet une connaissance particulière des jupes qui ne se froissent pas, des lingeries qui peuvent supporter le contact d’une main nerveuse et crispée par le désir et de bien d’autres détails… utiles.

Eh bien, voulez-vous me dire, je vous prie, pourquoi une secrétaire-dactylo, qui n’était pas une enfant, n’aurait pas connu ces choses-là aussi ?

Elles ne sont pas, que nous sachions, réservées au faubourg Saint-Germain.

Et Margot s’habilla avec une habileté qui prouvait sa connaissance approfondie des desiderata de cet après-midi, dévoué au dieu d’Amour.

Ce faisant, elle chantonnait :

— Je suis à toi…


IV

En autobus

À peine vêtue, quoiqu’elle l’eût fait avec un soin prévoyant, Margot sentit une hâte d’aller dans la rue essayer