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du feu de nos batteries, et nous nous répandons dans les polders, où les Anversois ne se hasarderont point à nous venir chercher.

On s’inclina en signe d’adhésion.

— Maintenant, Messieurs, dit le duc, du silence. Qu’on éveille les troupes endormies, qu’on embarque avec ordre ; que pas un feu, pas un coup de mousquet ne révèlent notre dessein. Vous serez dans le port, amiral, avant que les Anversois se doutent de votre départ. Nous qui allons le traverser et suivre la rive gauche, nous arriverons en même temps que vous. Allez, Messieurs, et bon courage. Le bonheur qui nous a suivis jusqu’ici ne craindra point de traverser l’Escaut avec nous.

Les capitaines quittèrent la tente du prince, et donnèrent leurs ordres avec les précautions indiquées.

Bientôt toute cette fourmilière humaine fit entendre son murmure confus : mais on pouvait croire que c’était celui du vent, se jouant dans les gigantesques roseaux et parmi les herbages touffus des polders.

L’amiral s’était rendu à son bord.