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— Ces peuples sont traîtres et changeants, disait au prince le Taciturne, forcez.

Il en résultait que le duc, à qui son amour-propre naturel exagérait encore la lenteur des Flamands comme une défaite, se mit à prendre de force les villes qui ne se livraient point aussi spontanément qu’il eût désiré.

C’est là que l’attendaient, veillant l’un sur l’autre, son allié, le Taciturne, prince d’Orange ; son ennemi le plus sombre, Philippe II.

Après quelques succès, le duc d’Anjou était donc venu camper devant Anvers, pour forcer cette ville que le duc d’Albe, Requesens, don Juan et le duc de Parme avaient tour à tour courbée sous leur joug, sans l’épuiser jamais, sans la façonner à l’esclavage un instant.

Anvers avait appelé le duc d’Anjou à son secours contre Alexandre Farnèse ; lorsque le duc d’Anjou, à son tour, voulut entrer dans Anvers, Anvers tourna ses canons contre lui.

Voilà dans quelle position s’était placé François de France, au moment où nous le retrouvons dans cette histoire, le surlendemain du jour où l’avaient rejoint Joyeuse et sa flotte.