Page:Dumas - Les Quarante-Cinq, 1888, tome 2.djvu/268

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— En tout cas, Madame, s’ils osaient, je suis là, et je puis vous dire d’avance, Madame : n’ayez aucune crainte.

— Oh ! mais ils enfoncent les portes, Monsieur.

En effet, Sainte-Maline, trop avancé pour reculer maintenant, heurtait si violemment à cette porte, qu’elle se brisa en deux : elle était d’un sapin que madame Fournichon n’avait pas jugé à propos d’éprouver, elle dont le respect pour les amours allait jusqu’au fanatisme.


XXVIII

COMMENT SAINTE-MALINE ENTRA DANS LA TOURELLE ET DE CE QUI S’ENSUIVIT.


Le premier soin d’Ernauton, lorsqu’il vit la porte de l’antichambre se fendre sous les coups de Sainte-Maline, fut de souffler la bougie qui éclairait la tourelle.

Cette précaution qui pouvait être bonne, mais qui n’était que momentanée, ne rassurait cependant pas la duchesse, lorsque tout à coup dame Fournichon, qui avait épuisé toutes ses ressources, eut recours à un dernier moyen et se mit à crier :

— Monsieur de Sainte-Maline, je vous préviens que les personnes que vous troublez sont de vos amis : la nécessité me force à vous l’avouer.

— Eh bien ! raison de plus pour que nous leur présen-