Page:Dumas - Les Quarante-Cinq, 1888, tome 2.djvu/136

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Ici ; non, non, chez moi, plutôt : venez dans mon cabinet, je vous prie.

Marguerite regarda profondément Chicot, qui, par pitié pour elle peut-être, lui avait d’avance laissé entrevoir un coin de la vérité.

La pauvre femme sentit le besoin d’un appui, d’un dernier retour vers l’amour peut-être, avant de subir l’épreuve qui la menaçait.

— Vicomte, dit-elle à M. de Turenne, votre bras jusqu’au château. Précédez-nous, monsieur Chicot, je vous supplie.


XV

LE CABINET DE MARGUERITE.


Nous ne voudrions pas être accusé de ne peindre que festons et qu’astragales et de laisser se sauver à peine le lecteur à travers le jardin ; mais tel maître, tel logis, et s’il n’a pas été inutile de peindre l’allée des trois mille pas et le cabinet de Henri, il peut être de quelque intérêt aussi de peindre le cabinet de Marguerite.

Parallèle à celui de Henri, percé de portes de dégagement ouvertes sur des chambres et des couloirs, de fenêtres complaisantes et muettes comme les portes, fermées par des jalousies de fer à serrures dont les clefs tournent sans bruit, voilà pour l’extérieur du cabinet de la reine.