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— Ambassadeur du roi Henri III. Je viens de Paris et du Louvre, sire.

— Ah ! c’est différent alors, dit le roi en se levant de son banc de gazon avec un soupir. Allez, page ; laissez-nous. Montez du vin au premier, dans ma chambre ; non, dans mon cabinet. Venez avec moi, Chicot, que je vous conduise.

Chicot suivit le roi de Navarre. Henri marchait plus vite alors qu’en revenant par son allée de lauriers.

— Quelle misère ! pensa Chicot, de venir troubler cet honnête homme dans sa paix et dans son ignorance. Bast ! il sera philosophe !


XIII

COMMENT LE ROI DE NAVARRE DEVINA QUE Turennius VOULAIT DIRE TURENNE ET Margota MARGOT.


Le cabinet du roi de Navarre n’était pas bien somptueux, comme on le présume. Sa Majesté Béarnaise n’était point riche, et du peu qu’elle avait ne faisait point de folies. Ce cabinet occupait, avec la chambre à coucher de parade, toute l’aile droite du château ; un corridor était pris sur l’antichambre, ou chambre des gardes, et sur la chambre à coucher ; ce corridor conduisait au cabinet.

De cette pièce spacieuse et assez convenablement meu-