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en l’invitant à être à Fontainebleau le lendemain matin ; il arrive à Fontainebleau à deux heures, c’est du zèle ! s’écria le roi radieux de se voir si bien obéi. Eh bien, au contraire, M. Fouquet aura son audience. Je l’ai mandé, je le recevrai. Qu’on l’introduise. Toi, comte, aux recherches, et à demain !


Allons, aimez-moi donc, puisqu'il ne saurait en être autrement. — Page 364.

Le roi mit un doigt sur ses lèvres, et Saint-Aignan s’esquiva la joie dans le cœur, en donnant l’ordre à l’huissier d’introduire M. Fouquet.

Fouquet fit alors son entrée dans la chambre royale. Louis XIV se leva pour le recevoir.

— Bonsoir, monsieur Fouquet, dit-il avec un aimable sourire. Je vous félicite de votre ponctualité ; mon message a dû vous arriver tard cependant ?

— À neuf heures du soir, sire.

— Vous avez beaucoup travaillé ces jours-ci, monsieur Fouquet, car on m’a assuré que vous n’aviez pas quitté votre cabinet de Saint-Mandé depuis trois ou quatre jours.

— Je me suis, en effet, enfermé trois jours, sire, répliqua Fouquet en s’inclinant.

— Savez-vous, monsieur Fouquet, que j’avais beaucoup de choses à vous dire ? continua le roi de son air le plus gracieux.

— Votre Majesté me comble, et, puisqu’elle est si bonne pour moi, me permet-elle de lui rappeler une promesse d’audience qu’elle m’avait faite ?

— Ah ! oui, quelqu’un d’église qui croit avoir à me remercier, n’est-ce pas ?