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ger. L’air, l’accent et l’attitude du nouveau venu l’avaient surpris ; mais il réfléchit sans doute que son temps était trop précieux pour en consacrer un atome à faire observer au visiteur qu’en entrant dans un appartement, la civilité puérile et honnête voulait qu’on se découvrît car il reprit sa besogne après avoir fait à Marius, du bout de sa plume, signe d’avoir à se calmer et à attendre.

Celui-ci avait trop envie de mener à bien la querelle de M. Coumbes pour s’en mettre une seconde sur les bras. Il rongea son frein, quelque disposé qu’il fût à s’offenser du silence de l’employé de son futur adversaire, en se promettant bien, dans l’humeur rageuse qu’il devait à l’excitation de son sang, de se dédommager avec celui-ci.

Pour occuper ses moments, il regarda autour de lui. L’appartement dans lequel il se trouvait contrastait d’une manière étrange avec la scène dont Marius prétendait le rendre le théâtre. Depuis dix-sept mois qu’il était dans les affaires, il avait vu bien des bureaux, mais jamais il n’en avait rencontré un dans lequel un ordre aussi parfait eût présidé à toutes choses, où la propreté se montrât aussi coquette, où une espèce de bon goût se révélât dans le classement méthodique des échantillons qui garnissaient les armoires vitrées, des paperasse qui encombraient les casiers. Le calme qui y régnait, le demi-jour que