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grise, de laquelle sortait deux longs bras en fer, terminés par des leviers, aux précautions que l’on prit pour introduire cet objet dans la cour du chalet, il pensa avoir découvert le mot de l’énigme.

La société des Vampires était une société de faux monnayeurs, et ce fut avec le cœur plein d’angoisse, avec la respiration haletante, qu’il monta à son observatoire, dans la soirée du samedi.

M. Riouffe arriva vers huit heures avec ses trois compagnons.

La nuit était sombre et sans étoiles ; le chalet avait hermétiquement fermé ses persiennes à travers lesquelles filtraient quelques pâles rayons de la lumière qui éclairait une pièce du rez-de-chaussée.

Tout à coup, et sans que M. Coumbes eût entendu marcher sur la route, la grille du jardin de son voisin roula sur ses gonds ; il aperçut de grands fantômes vêtus de noir, qui glissaient plutôt qu’ils ne marchaient sur le sable des allées.

Il entendit le bruissement de l’espèce de linceul qui lui dérobait leurs formes.

Ces fantômes entrèrent sans bruit dans le chalet, qui resta silencieux et morne.

Le cœur de M. Coumbes battait à lui briser la poitrine.

Une sueur froide perlait sur son front. Il ne doutait pas qu’il n’allât assister à quelque étrange spectacle. Effectivement, la porte du chalet s’ouvrit