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V

Où l’on voit qu’il peut quelquefois être désagréable d’avoir de beaux pois dans son jardin.


Vers le milieu de cet été de l’année 1845, il arriva un événement qui modifia singulièrement la vie de M. Coumbes.

Un soir qu’il accaparait l’ombre de son figuier et celle de sa maison réunies, qu’à demi renversé sur sa chaise, la tête appuyée sur le dernier barreau, il suivait de l’œil, non point les nuages dorés qui fuyaient vers le couchant, mais le progrès des figues qui s’arrondissaient à l’aisselle de chacune des feuilles de son arbre et que son imagination en savourait par avance la pulpe ambrée, il entendit le bruit des voix de deux individus qui marchaient le long du treillis de roseaux qui clôturait son jardin sur la rue. L’une de ces voix disait à l’autre :

– Vous allez juger de la qualité de ce sable, tron de l’air ; ni à Bonneveine, ni aux Aygalades, ni à la