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qui meurtrissait ses doigts en essayant d’ébranler le pêne.

– J’ai bien le temps, répondait Coumbes ; cassez-la, brisez-la, cette porte, si elle ne veut pas s’ouvrir ; j’ai les moyens de la renouveler. Je me moque d’une porte, je me moque de tout, pourvu que ma pauvre Millette vive… Ah ! mon Dieu ! ah ! mon Dieu !

Et de ses mains convulsives, agitées, M. Coumbes essayait de nouveau d’alléger le fardeau qui oppressait le corps inanimé de son amie.

Cependant, du chalet on avait entendu la voix de Mlle Riouffe. On donna l’alarme dans les environs, on accourut et on pénétra sur le théâtre de cette scène de carnage.

Madeleine qui était entrée la première, recula d’épouvante à la vue de ces deux cadavres ; mais, reconnaissant Millette, avec l’énergie que nous lui avons vu déployer, elle sut dominer son émotion et son horreur et aida à transporter la mère de son amant sur le lit de M. Coumbes.

Celui-ci semblait avoir complètement perdu la raison ; il prenait entre ses mains les mains déjà glacées de Millette, et il s’écriait d’une voix lamentable :

– Un médecin ! un médecin ! Oh ! je ne suis qu’un portefaix, c’est vrai, mais je puis le payer comme un négociant.