Page:Dumas - Le Fils du forçat.djvu/295

Cette page n’a pas encore été corrigée


Arrivée à la porte du cabanon, Millette, comme si la mémoire lui revenait alors seulement, fouilla vivement à sa poche et poussa une exclamation.

– Qu’y a-t-il ? demanda Pierre Manas.

– Il y a que j’ai perdu les clefs de la maison.

– Par bonheur, je les ai retrouvées, moi, dit le bandit en faisant sonner le petit trousseau qu’il avait réuni par une ficelle.

Et, du premier coup, avec une adresse qui prouvait l’expérience que Pierre Manas avait de ces sortes d’affaires, il trouva la clef de la porte du jardin.

La porte s’ouvrit en criant légèrement. M. Coumbes était trop économe pour employer son huile d’olive à graisser les gonds de ses portes.

– Là, maintenant, dit Millette en posant sa main sur le bras de Pierre Manas, laisse-moi entrer seule.

– Comment ! seule ?

– Oui, et je te rapporterai ce que je t’ai promis.

– Ah ! bagasse, la bonne histoire ! ce sont des menottes que tu m’apporterais ; et puis, il m’est venu une foule de réflexions en route ; comme on dit, tu sais, la nuit porte conseil.

La pauvre femme commença à trembler.

– Quelles réflexions te sont donc venues ? demanda-t-elle. Je croyais que tout était arrêté entre nous.

– Combien y a-t-il d’années que tu es avec monsieur Coumbes ?