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n’était point ce qu’elle avait pu craindre un instant, séparée à jamais du monde des vivants, et que cet enfant pour lequel elle était prête à donner sa vie, elle pourrait encore le retrouver. D’ailleurs, celui que l’homme inconnu nommait le camarade, ce ne pouvait être que Pierre Manas ; elle le reverrait donc, il lui apporterait de la nourriture, il ne voulait donc pas qu’elle mourût.

Or, s’il lui restait ainsi au cœur un reste de pitié pour sa malheureuse femme, n’était-il pas possible qu’elle parvînt à le toucher ? Les réflexions surgirent dès lors en foule dans son cerveau, à la suite de celles qu’elle venait de faire et dont, depuis quelques heures, elle était incapable. Elle pensa d’abord à une évasion ; elle chercha à se rendre compte de l’endroit où elle se trouvait ; elle le parcourut en entier, remplaçant le sens de la vue par celui du toucher.

Cet endroit était un caveau qui pouvait avoir une dizaine de pieds de long sur six ou huit de large, sans soupirail pour donner du jour, sans autre issue pour donner de l’air que le guichet dont nous avons parlé. Sur quelque place que se promenassent les mains de la prisonnière, elles ne rencontrèrent que le mur tout gluant d’humidité, ce qui indiquait suffisamment qu’elle était placée au-dessous du sol. En outre, les pierres qui composaient ce mur étaient si larges, qu’en calculant leur épaisseur d’après leur