Page:Dumas - Le Fils du forçat.djvu/262

Cette page n’a pas encore été corrigée


Celle-ci crut qu’il venait la chercher et poussa un cri de joie.

– Ma bonne dame, dit le geôlier, vous ne pouvez rester ici.

– Pourquoi ? répondit Millette d’une voix douce et triste. Je ne fais de mal à personne.

– Sans doute ; mais, trempée comme vous l’êtes, vous ne sauriez passer la nuit dehors sans tomber malade.

– Tant mieux ! Dieu lui tiendra compte de mes souffrances.

– Et puis, si la patrouille vous rencontre, on vous arrêtera et on vous mettra en prison.

– Avec lui ? Tant mieux !

– Non, pas avec lui ; bien au contraire, lorsque son secret sera levé, vous ne pourrez pas le voir, car vous-même serez retenue comme vagabonde.

– Oh ! je m’en vais, mon bon monsieur, je m’en vais ; mais, dites-moi, sera-ce bientôt que je pourrai le serrer contre mon cœur ? Mon Dieu, il me semble qu’il y a un siècle que nous sommes séparés ; mais, ce n’est pas pour bien longtemps, n’est-ce pas, mon bon monsieur ? D’abord, ce n’est pas lui qui a tué. Il n’est pas capable d’un crime ; si vous l’avez vu, vous avez bien dû le penser tout de suite. N’est-ce pas qu’il est beau, mon fils ? Mais ce n’est rien maintenant ; c’est quand il était petit qu’il était gentil ! et si pieux !