Page:Dumas - Le Fils du forçat.djvu/245

Cette page n’a pas encore été corrigée

paraissaient plus brillants qu’ils ne l’étaient d’ordinaire.

Il s’approcha de la pauvre mère désespérée et l’appela d’une voix presque affectueuse. Millette ne parut même pas l’avoir entendu.

– Il ne faut pas m’en vouloir, femme, continua-t-il. Que diable ! dans une attaque de nerfs on ne répond pas toujours de ce que l’on fait, et l’on donne quelquefois un coup de poing à la personne que l’on aime le mieux. C’était une fâcheuse affaire que cette affaire du chalet, et, étant innocent, il était tout naturel que je me débattisse lorsque j’ai vu que l’on m’accusait.

Millette demeurait dans son attitude morne et glacée ; on eût dit une statue, tant elle était immobile, tant était peu perceptible sa respiration.

– Voyons, parle-moi donc, femme ; rien ne dit que nous ne le sauverons pas. On prétend qu’avec de l’argent tout s’arrange dans ce monde ; eh bien, quand il devrait m’en coûter quelque cent… quelque chose, on n’est pas un juif avec ceux qu’on aime. Sois tranquille, la mère, nous le ferons sortir de là blanc comme neige.

Mais, voyant que c’était en vain qu’il dépensait son éloquence et qu’il offrait de faire un sacrifice, M. Coumbes s’arrêta et poussa un gros soupir. Seulement, pour demeurer dans cette exactitude qui