Page:Dumas - Le Fils du forçat.djvu/241

Cette page n’a pas encore été corrigée


Puis, voyant que les agents de l’autorité, sans délier cependant M. Coumbes, s’assuraient de la personne de Marius :

– Ne faites pas cela, messieurs, ne faites pas cela ! s’écria-t-elle ; je vous dis qu’il n’est pas coupable, j’en suis certaine. Oh ! ne faites pas cela, je vous en conjure !

– Ma mère, ma mère, au nom du ciel, ne me déchirez pas l’âme comme vous le faites. Ne comprenez-vous donc pas que j’ai besoin de tout mon courage ?

– Mais, alors, dis-leur donc avec moi que ce n’est pas vrai, reprit la pauvre mère. Ne vois-tu pas à ton tour que je vais devenir folle, et serai-je la seule dont tu n’auras pas pitié ! Ah ! mon Dieu, Marius, miséricorde pour ta mère !

Millette s’affaissa sur le pavé en prononçant ces derniers mots.

Marius tendit ses bras vers elle, mais ils étaient déjà liés ; il ne put donc la relever, et ce furent les voisins qui, violemment émus de cette scène, se chargèrent de ce soin et l’emportèrent à demi morte dans la chambre voisine.

Pendant ce temps, le magistrat était arrivé. Il recueillit les renseignements, il interrogea celui que la voix publique accusait et celui qui se désignait lui-même comme étant l’assassin. Marius fut précis dans