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demander protection au cocher et à la chambrière qui l’accompagnait en ce moment ; un second cri moins fort, mais plus douloureux que le premier, car il ressemblait à un gémissement, parvint jusqu’au petit groupe.

– Marius ! Marius ! s’écria Madeleine, qu’arrive-t-il donc à mon frère ?

– Votre frère ! s’écria avec stupeur Marius, qui ignorait, grâce à la soustraction de la lettre par M. Coumbes, la présence de Jean Riouffe à Montredon.

– Oui, oui, mon frère, mon frère, je vous dis ! c’est lui que l’on assassine ! Courez, je vous en conjure, courez à son secours !

Marius, éperdu, ne fit qu’un bond dans la direction du chalet ; mais, nous l’avons dit, la distance à franchir était considérable. Il venait de mettre les pieds sur la pelouse qui étendait sous les croisées son vert tapis, lorsque, à l’un des angles du balcon qui ceignait la maison tout entière, il aperçut la silhouette d’un homme. Cet homme enjamba la balustrade, s’y accrocha par les mains, se laissa tomber, fléchit jusqu’à terre, se releva et disparut derrière les cyprès.

– À l’assassin ! cria Marius ! Et il s’élança à la poursuite de celui qui, évidemment, venait de commettre un crime. Par malheur, une fois l’assassin derrière les cyprès,