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ne pourrait lui faire oublier celle qui d’elle même, s’était fiancée à lui.

Une fois au bas du mur, il marcha donc dans la direction du chalet sans prendre la peine d’éteindre le bruit que faisaient ses pas sur le sable ; mais lorsqu’il fut près du rez-de-chaussée, il lui sembla voir, derrière les rideaux de mousseline, se dessiner une ombre. Il s’arrêta. L’obscurité était profonde ; mais, justement à cause de cela, il avait reconnu dans ce cadre, éclairé par une lumière intérieure, que cette ombre n’était point celle de Madeleine. Il réfléchit que, dans son impatience et son trouble, il avait devancé l’heure de leur précédent rendez-vous et que, si, par hasard, Madeleine avait quelque visiteur étranger dans la maison, sa présence pouvait la compromettre.

Cette pensée modifia la résolution de Marius et le décida, avant que de frapper à la porte du chalet, à bien s’assurer que Madeleine était seule.

Mais, du point où il se trouvait, il ne pouvait apercevoir que les faces latérales de l’habitation.

Il regagna donc son point de départ, fit une trouée aux cyprès que M. Jean Riouffe avait primitivement plantés le long du mur qui lui était mitoyen avec M. Coumbes, et se glissa entre cette double muraille de verdure et de pierre. En suivant cet étroit chemin, il arriva à l’extrémité du jardin du côté de la