Page:Dumas - Le Fils du forçat.djvu/180

Cette page n’a pas encore été corrigée

à ce premier talent on ne joignait celui de soigner les outils qui servent à l’attraper.

Force fut donc au pauvre garçon d’aider l’ex-portefaix à tirer la barque sur la grève assez loin pour qu’elle fût à l’abri d’un coup de mer, de la vider, de la nettoyer, puis enfin de l’assujettir par des amarres multipliées ; et encore M. Coumbes prit-il à tâche d’apporter dans ces détails préservateurs et conservateurs une lenteur solennelle qui doublait l’impatience qu’éprouvait son filleul.

Enfin, lorsque le bonhomme eut chargé l’apprenti pêcheur des divers paniers qui contenaient les ustensiles et le poisson, lorsque à ce fardeau déjà raisonnable il eut ajouté les avirons, les crocs, le grappin et le gouvernail du bateau, il lui permit de s’acheminer vers le cabanon.

Le premier soin de Marius, en y arrivant, fut de monter à sa chambre afin de jeter un coup d’œil dans la propriété de sa bien-aimée.

– Hélas ! en vain il la fouilla du regard dans toute son étendue, en vain il scruta les massifs, qui, par cet heureux privilège du climat, conservaient, malgré la saison, leur mystérieuse épaisseur ; celle qu’il cherchait ne lisait pas à l’abri de leur dôme de verdure, elle ne suivait pas les étroites allées que tant de fois il l’avait vue parcourir lorsqu’elle se promenait rêveuse et qu’il était si loin de soupçonner qu’il