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précieux et qu’il y avait quelques secondes à peine qu’il avait quitté la chambre.

Il venait d’entendre le bruit sec d’une toile qui battait au vent, et de s’apercevoir que la fenêtre d’où ce bruit venait était ouverte.

Il alla à cette fenêtre ; il y trouva un drap, qui attaché à l’appui par un de ses bouts, laissait l’autre balayer le sol.

Il était évident que l’escapade du jeune homme ne pouvait avoir eu qu’un but extérieur, puisque, chaque soir, portes et volets, au rez-de-chaussée, étaient soigneusement verrouillés par leur propriétaire.

Cette conviction rasséréna un peu M. Coumbes ; toutefois, il était trop ami de la régularité en toutes choses pour endurer patiemment la déplorable confusion que faisait son pupille entre les diverses ouvertures de son cabanon. Il était tout prêt à lâcher la bride à son indignation ; il avait déjà saisi un gros sarment pour rendre ce sentiment plus expressif, lorsque la curiosité l’arrêta net.

– Que diable peut faire Marius dans le jardin à quatre heures et demie du matin ?

Telle fut la phrase interjective et interrogative que s’adressa M. Coumbes ; les us et coutumes marseillais sont ainsi faits qu’aucune supposition, si naturelle qu’elle fût, ne pouvait légitimer cette sortie.