Page:Dumas - Le Fils du forçat.djvu/162

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

éclairé Marius sur les bienheureux destins qui l’attendaient.

Après le souper, M. Coumbes se renversa sur sa chaise, les yeux à demi fermés, prenant l’attitude noble et bienveillante d’un ministre vis-à-vis de son protégé, et, d’une voix lente et solennelle, comme il convenait dans une aussi grande circonstance, il annonça à Marius que, le lendemain, il daignerait l’admettre à partager avec lui les délices de la palangrotte.

L’enthousiasme du jeune homme ne fut point à la hauteur de cet événement ; un observateur attentif eût remarqué que l’expression souriante de sa physionomie disparaissait à mesure que parlait l’ancien portefaix ; mais celui-ci avait une trop haute opinion de la faveur qu’il octroyait à son filleul, il était en même temps trop préoccupé de ses préparatifs personnels pour s’arrêter à un scrupuleux examen physionomique de son futur élève.

Seulement, Marius ayant manifesté l’intention de se promener dans le jardin après le repas du soir, M. Coumbes le lui défendit vertement, et, afin d’être certain que rien ne le distrairait de cette veille des armes, de le trouver frais et dispos lorsque l’heure du départ viendrait à sonner, il l’enferma dans sa chambre.

Bien avant le jour, M. Coumbes se jetait à bas de