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— Tenez, dit-il, voilà votre bon au porteur.

— Et vous, voici votre poulet.

Danglars découpa la volaille en soupirant : elle lui paraissait bien maigre pour une si grosse somme.

Quant à Peppino, il lut attentivement le papier, le mit dans sa poche, et continua de manger ses pois-chiches.



XIX

LE PARDON.

Le lendemain Danglars eut encore faim, l’air de cette caverne était on ne peut plus apéritif : le prisonnier crut que, pour ce jour-là, il n’aurait aucune dépense à faire ; en homme économe il avait caché la moitié de son poulet et un morceau de son pain dans le coin de sa cellule.

Mais il n’eut pas plus tôt mangé qu’il eut soif : il n’avait pas compté là-dessus.

Il lutta contre la soif jusqu’au moment où il sentit sa langue desséchée s’attacher à son palais.

Alors, ne pouvant plus résister au feu qui le dévorait, il appela.

La sentinelle ouvrit la porte ; c’était un nouveau visage.

Il pensa que mieux valait pour lui avoir affaire à une ancienne connaissance. Il appela Peppino.

— Me voici, Excellence, dit le bandit en se présentant avec un empressement qui parut de bon augure à Danglars, que désirez-vous ?