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ROUELLE.

s’animait un peu et jetait son chapeau ; puis il s’échauffait davantage et jetait sa perruque, puis son habit, puis sa veste, puis sa cravate. Ah ! c’est alors que vous aviez le vrai Rouelle, l’homme du laboratoire, amoureux des belles expériences, sachant les faire réussir et exposant ses démonstrations avec une véhémence entraînante.

Il ne faut pas confondre Guillaume-François Rouelle, le chimiste dont je viens de vous entretenir, avec son frère Hilaire-Marin Rouelle, appelé Rouelle le jeune, qui lui succéda en 1770. Ce dernier est connu par quelques travaux de Chimie organique.

Ce qui manqua à Rouelle l’aîné, pour tirer de l’examen des sels tout le parti que ce genre de travail aurait pu lui offrir, ce fut de les étudier la balance à la main. S’il avait employé la balance pour en approfondir la nature, il aurait été conduit à des résultats du plus haut intérêt en raison de leur généralité ; mais il se borna à classer nettement les sels qu’il connaissait, d’après des rapports qualitatifs exacts. La balance ne fut appliquée à cette classe de corps que du temps de Lavoisier, et non par Lavoisier lui-même, mais par un chimiste allemand, par Wenzel, qui, malgré des travaux fort importants, est demeuré presque inconnu.

Ce fut en 1740, vers le temps qui vit naître