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LA VILLE SANS FEMMES

Adossé à un petit lac aux contours verdoyants, le camp ouvre une vaste éclaircie dans la forêt qui s’étend à perte de vue tout autour. Douze grandes baraques en bois, capitonnées à l’intérieur de carton isolant, munies d’un système d’éclairage électrique, comprenant chacune, outre les cabinets d’aisance, les lavabos et les douches, forment ce qu’on pourrait appeler les « principaux immeubles de la ville ». À ces bâtiments s’ajoutent ceux de la cuisine, qui comprend deux immenses réfectoires, l’hôpital, bâtisse importante aux multiples salles, salle d’attente, pharmacie, salle des opérations sommaires, salle de la visite quotidienne et salle d’hospitalisation dans laquelle s’alignent vingt-quatre lits.

La baraque des amusements, appelée salle de récréation, est le lieu de la cantine. C’est aussi là qu’en hiver on célèbre les cérémonies religieuses. On y donne encore des représentations de théâtre et de cinéma. C’est aussi dans cette salle que sont installés les coiffeurs.

La baraque du travail comprend un atelier bien outillé pour les menuisiers, les plombiers, les électriciens, les tailleurs, les cordonniers, etc.

Il y a aussi la baraque-école, où se donnent les leçons et les cours réguliers de langues étrangères et de diverses sciences, celle des sports, etc.

Enfin, il y a la prison, rarement occupée, il faut le dire.

Nous dormons sur des lits en fer, à deux étages, comme ceux de l’armée. Comme les soldats, nous avons dormi durant un certain temps sur des paillasses, qui, par la