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Dans mon âme, j’avais la joie,
Cependant que les nuits les plus noires fulgurent et flamboient,

De sentir ton corps et de deviner ta figure,
Et que tes seins palpitent sous mes mains obscures,
Et que je me pâme entre ta chevelure.


la jeune femme


Et voici que l’heure commence,
C’est l’éveil à la conscience.

La nuit s’enfuit,
L’aurore luit,
Le matin bruit,
Au loin s’envole le minuit.

Surgis ! il faut jouir de notre amour,
Connaître notre joie en son plein jour,
Faire à notre bonheur un lucide séjour,
Illuminer le ciel tout alentour.

Viens ! c’est nous l’un et l’autre
Et l’univers est nôtre.