Page:Dujardin - Poésies, 1913.djvu/84

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


II


Je vous vis pour la première fois
Parmi l’éclat chantant des joies,
Dans la rumeur de mille exultantes voix ;
C’était le bal, où les esprits s’exaltent et tournoient…

Et, dans le rayonnement des feux écarlates,
N’est-ce pas que d’un long regard vous me regardâtes ?

Je vous revis par un matin de soleil doux,
Les rayons des auréoles folles étaient dissous,
Un air simple flottait autour de vous,
Plus de parures, de satins, ni de bijoux,
Vos cheveux tombaient sur votre cou…

Et, comme je vous remettais à peine,
Je reconnus monter à moi vos prunelles lointaines.