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Tu es la source fraîche où s’apaise ma fièvre,
Tu es la halte en ma traversée sur la mer,
La posada de mon voyage amer !
Oh ! souffre que j’effleure de mes lèvres
Les cerises, oui, les cerises de ce chapeau.

*

Vers je ne sais où,
Par un soir de mélancolie,
Vers un lointain très doux.
Au-dessus des fleuves et des prairies,
En une brume claire.
En les profondeurs bleues de l’atmosphère,
Tandis qu’en bas murmurerait la barcarolle.
J’ai rêvé, ô mon amie très chère,
D’être une âme qui prend son vol
Et d’avoir, ô mutine et maligne et mignonne enfant folle,
Les ailes du tendre oiseau,
Du bel oiseau, de l’oiseau bleu de ton chapeau.