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Dans la vaste gare
Pleine de bagarre
Et de mirages et de fanfares,

Nous sommes arrivés
Comme deux jeunes mariés.

Et des gens passaient,
Mais que nous importait ?
Le train nous emportait…

Donc j’ai tes mains, donc j’ai tes yeux,
Donc j’ai ton cœur délicieux.

Donc, tandis que je vois
Défiler les monts et les bois
Et que par la portière l’espace croît,

Je sens que sur mes doigts se pose
L’aile de ta pensée rose,

Et je vois ce sourire fou
Oui me met à les genoux.