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ANTONIA

Et qui parfois avez tremblé, comme si quelque malédiction
Peut-être pesait sur vos fronts,

O vous, cœurs pitoyables, cœurs apitoyés,
Vous au sort originel liés,
Voyez !

Sous vos yeux d’irrésolus
Deux amants vont paraître et s’acheminer vers l’absolu.

L’homme du destin
Vers vous s’en vient ;

Et puis ce sera elle,
Celle
En qui le désir étincelle.

Tous deux
Joindront leurs pas hasardeux

Tous deux à l’expérience
Apportent leur inconscience.

Ce sont des cœurs, ce sont des âmes ;
Une nécessité lointaine les réclame ;

Il est né afin de s’unir à elle,
Il l’appelle,
Il n’attend que ses bras d’immortelle ;