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LA LEGENDE D’ANTONIA
… Maintenant dans l’espace
Tout est assoupi, tout se tait, tout s’efface…
J’écoute ;
Je regarde au plus loin de la route ;
Je prête l’oreille dans le silence ;
Je n’entends plus que la faible cadence
Des feuillages qui se balancent ;
Et, comme autrefois,
Je ne vois
Que l’herbe qui verdoie,
Que la poussière qui poudroie…
Femme, n’es-tu pas arrivée ?
Les cloches n’ont-elles pas sonné ?
Au logis n’es-tu pas rentrée ?
Près de moi n’es-tu pas restée ?
Ici ne t’es-tu pas couchée ?
En les flux
Mêmes de cette nuit de destins révolus,
En cette apothéose vespérale,
Au sein des ombres nuptiales,
À l’instant le plus glorieux,
Pourquoi, pourquoi dans l’air brumeux,