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LE VIDE ET LE MOUVEMENT DANS LE VIDE

I. — Dubitatur utrum animalia moveantur ex se.

II. — Dubitatur postea de motu gravis deorsum utrum sit naturalis vel violentus.

III. — Consequenter quæritur utrum grave de se moveatur deorsum.

IV. — Quæritur quid est illud quod movetur, utrum materia gravis vel ipsum grave debeat dici moveri.

V. — Adhuc dubitatur circa motum gravis, et primo utrum forma gravis moveat materiam gravis vel totum grave.

VI. — Dubitatur postea utrum grave vel leve moveatur a forma materiali vel immateriali.

VII. — Supposito quod gravia et levia moveantur a forma immateriali, quæritur utrum a materiali aliquo modo possint moveri.

VIII. — Consequenter quæritur utrum gravia et levia moveantur a generantibus ipsa.

IX. — Quæritur utrum moveantur a solvente prohibens.

X. — Quæritur tunc utrum virtus loci moveat grave vel leve.


Le mouvement des animaux, auquel est consacré la première question[1], fournit à Bacon l’occasion de poser les principes qui vont diriger toute sa discussion ; ces principes sont essentiellement péripatéticiens.

« Tout ce qui se meut de soi-même est divisible en deux principes dont l’un est la chose mue et dont l’autre est le moteur. » Mais la division en matière et forme ne peut être assimilée à la division en chose mue et moteur, si la forme est simplement l’actualité de la matière. Pour qu’une forme puisse jouer le rôle de moteur, il faut qu’elle soit « quelque chose en sus de l’actualité d’une matière, aliquid præter hoc quod est actus materiæ » Ainsi l’âme sensitive d’un animal peut mouvoir cet animal, parce que, tout en étant la forme du mobile,’du corps de l’animal, elle n’est pas simplement l’acte de ce corps. « Ce qui est mû peut être divisible en deux principes dont l’un est simplement l’acte de la matière, et n’est rien d’autre que

1. Quæst. I ; ma. cit., fol. 70, col. a.

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