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LA COSMOLOGIE HELLÉNIQUE

d’Urban en donna, à Paris, une seconde édition. Enfin, en 1913, à Oxford, Sir Thomas Heath en a donné une édition[1] conforme aux exigences de la critique moderne, accompagnée d’une traduction anglaise et précédée, à titre d’introduction, d’une histoire complète de l’Astronomie grecque jusqu’au temps d’Aristarque.

Placé, dans le temps, entre Euclide et Archimède, Aristarque se montre donc, au plus haut degré, du (aient géométrique que nous admirons en ces deux hommes.

Son traité est composé à la manière euclidienne. Il débute par l’énoncé de six axiomes qui ne sont pas démontrés, mais dont découlera toute la déduction suivante.

Parmi ces axiomes, il en est un, le second, qui offre, au moins en partie, le caractère d’une supposition approximative que l’on n’introduit pas comme énoncé d’une vérité, mais comme moyen de simplifier les raisonnements ; il est ainsi formule : « La Terre se comporte, à l’égard de la sphère de la Lune, comme un point et comme le centre de cette sphère ».

Les autres sont des propositions de Physique qui sont ou bien données directement par l’observation, ou bien tirées de l’explication universellement admise des phases de la Lune.

Du nombre de ces dernières propositions sont le premier axiome : « C’est du Soleil que la Lune reçoit sa lumière ». et le troisième axiome : « Lorsque, [au premier quartier et au dernier quartier], la Lune nous apparaît exactement coupée en deux, le [plan du] grand cercle qui sépare, sur la Lune, la partie resplendissante de la partie obscure, passe par notre œil ».

Les trois derniers axiomes sont des résultats d’observation ; il est nécessaire que nous nous arrêtions un instant à les discuter, sans nous astreindre, d’ailleurs, à en garder l’ordre.

« [Le diamètre apparent de] la Lune et du Soleil soustend la quinzième partie d’un signe. » Tel est le sixième axiome d’Aristarque.

Cet axiome suppose, tout d’abord, qu’on attribue le même


    ΒΙΒΛΙΟΝ. ΠΑΠΠΟΥ ΑΛΕΞΑΝΔΡΕΩΣ Τοῦ τῆς Συναγωγῆς ΒΙΒΛΙΟΥ Β′ Ἀπόσπασμα. Aristarchi Samii De Magnitudinibus et Distantiis Solis et Lunœ Liber. Nunc primum Grœce editus cum Federici Commandini versione Latina, notisque illius et Editoris. Pappi Alexandrini Secundi Libri Mathematicæ Collectionis, Fragmentum, Hactenus Desideratum. Ex Codice M S. edidit, Latinum fecit, Notisgue illustravit Johannes Wallis S. T. D Geometricœ Professor Savilianus ; et Regalis Societatis Londini, Sodalis. Oxoniæ, e Theatro Sheldoniano, 1688.

  1. Sir Thomas Heath, Aristarchus of Samos, the Ancient Copernicus. A History of Greek Astronomy to Aristarchus together loith Aristarchus’s Treatise on the Sizes and Distances of the Sun and Moon. A New Greek Text with Translation and Notes. Oxford, at the Clarendon Press, 1913.