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PHYSICIENS ET ASTRONOMES. — II. LES SÉMITES

mouvement, tous les orbes des divers astres… ; il ne contient aucun astre ».

C’est aux divers cercles tracés en cet orbe suprême qu’on rapporte les positions de tous les astres, aussi bien des étoiles fixes que des astres errants.

Au-dessous de cet orbe suprême, vient l’orbe des étoiles fixes. « L’orbe des étoiles fixes[1] est un globe rond qu’enferment deux surfaces sphériques ayant pour centre le rentre de ce globe et du Monde. La surface externe de ce globe est contiguë au plus grand des orbes, à celui qui contient tous les orbes mobiles et les entraîne en son mouvement rapide ; la surface interne du même globe touche l’orbe de Saturne. Cet orbe tourne d’Occident en Orient, selon l’ordre des signes, sur deux pôles fixes ; son mouvement est lent, car en chaque intervalle de cent ans, il se meut d’un seul degré, alors que le cercle entier est partagé en trois cent-soixante de ces degrés ; les pôles de cet orbe sont aussi les pôles de l’orbe des signes, que décrit le Soleil ; c’est ce qu’a mentionné Ptolémée qui l’avait découvert au moyen des observations des Anciens et de ses propres observations. Toutes les étoiles fixes sont enchâssées dans cet orbe et ne changent jamais la place qu’elles y occupent ; leurs distances mutuelles ne subissent donc aucune variation, mais elles se transportent toutes ensemble, selon l’ordre des signes, par suite du mouvement lent de leur orbe ».

Successivement, au-dessous de la sphère des étoiles fixes, on trouve les sphères des trois planètes supérieures, Saturne, Jupiter et Mars.

« Les sphères des trois planètes supérieures[2], c’est-à-dire de Saturne, de Jupiter et, de Mars, sont absolument semblables entre elles, et par le nombre des orbes qui les composent, et par la nature du mouvement qui les anime… Il n’y a donc point, entre elles, grande diversité et, de toutes trois, nous avons composé un discours unique.

» Chacune de ces planètes a sa sphère propre, que déterminent deux surfaces sphériques, parallèles entre elles, qui ont pour centre commun le centre du Monde. Chacune de ces sphères embrasse immédiatement la sphère suivante. Le premier orbe est celui de Saturne, dont la surface externe confine à la sphère

  1. Ihn al Haltam, Op, laud., Sermo de fixarum stellarum orbe ; Cod. Vatic. lat. 4556, fol. 38, recto.
  2. Ihn al Haltam, Op, laud., Sermo de superiorum planetarum orbibus ; Cod. Vatic. lat. 4566, fol. 35, verso, et fol. 36, recto.