de faits primordiaux, dont les géomètres ne considèrent point la cause, mais qu’ils admettent comme résultant des observations communes et confirmées par toutes les expériences. »
Pas plus qu’Ampère ni que Fourier, Fresnel n’assigne comme but à la théorie l’explication métaphysique des apparences sensibles ; il voit en elle un puissant moyen d’invention, parce qu’elle est une représentation résumée et classée des connaissances expérimentales : « Il n’est pas inutile[1] de réunir les faits sous un même point de vue, en les rattachant à un petit nombre de principes généraux. C’est le moyen de saisir plus aisément les lois, et je pense que les efforts de ce genre peuvent contribuer, autant que les observations mêmes, à l’avancement de la science. »
Le rapide développement de la Thermodynamique, au milieu du xixe siècle, remit en faveur les suppositions que Descartes avait formulées le premier touchant la nature de la chaleur ; les opinions cartésiennes et atomistiques reçurent un regain de vitalité, et l’espoir de construire des théories physiques explicatives se ranima dans la pensée de plus d’un physicien.
Quelques-uns, cependant, des créateurs de la nouvelle doctrine, et non des moindres, ne se laissèrent point griser par cet espoir ; parmi eux, et au premier rang, il convient de citer Robert Mayer. « Quelle est la nature intime de la chaleur, écrivait Robert Mayer à Griesinger[2], quelle de l’électricité, etc., je n’en sais rien, pas plus que je connais la nature intime d’une