médecin de Sienne, Lucius Bellantius, en un écrit[1] dont les éditions se succèdent incessamment ; au IIIe livre de cet ouvrage, l’auteur, examinant ce que Pic de La Mirandole avait dit des marées, écrit ces lignes : « Les rayons par lesquels la Lune agit, principalement lorsqu’elle attire et gonfle les eaux de la mer, ne sont pas les rayons de la lumière lunaire ; car, au moment des conjonctions, il n’y aurait pas de flux et de reflux, alors que nous les pouvons constater ; ce sont des rayons virtuels par lesquels la Lune attire la mer comme l’aimant attire le fer. À l’aide de ces rayons, on résout facilement tout ce que l’on peut objecter sur cette matière. »
Le livre de Lucius Bellantius fut sans doute, pour la théorie aimantique des marées, le signal d’un redoublement de faveur ; dès le milieu du xvie siècle, cette théorie est très communément acceptée.
Cardan[2] classe au nombre des sept mouvements simples : « …derechef, un autre naturel qui est fait par quelque obédience des choses, comme de l’eau pour cause de la Lune, comme du fer pour cause de l’aimant, dite pierre d’Hercules. »
Jules-César Scaliger adopte[3]la même opinion : « Le fer, dit-il, est mu par l’aimant sans être à son contact ; pourquoi la mer ne suivrait-elle pas de même le corps d’un astre très noble ? »
- ↑ Lucii Bellantii Senensis : Liber de astrologica veritate et in disputationes Joannis Pici adversus astrologos responsiones; Bononiae, 1495 ; Florentiœ, 1498 ; Venetiis, 1502 ; Basileee, 1504.
- ↑ Les livres d’Hiérome Cardanus, médecin milanois, intitulés de la subtilité et subtiles inventions, traduis de latin en françois par Richard Le Blanc, Paris, 1556, p. 35.
- ↑ Julii Cœsaris Scaligeri Exercitationes exotericœ de subtilitate adversus Cardanum, Exercitatio LII.