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Carré, déjà, m’enveloppe d’un regard affectueux et profond. Il me dit :

— Il faut faire tout ce qu’il faut.

Lerondeau ne sait encore que chanter une phrase à peine articulée :

— Faut pas me faire de mal !


*


Dès que j’ai pu distinguer et comprendre les paroles de l’enfant, je l’ai appelé par son petit nom. Je lui dis :

— Comment vas-tu, Marie ?

Ou bien :

— Je suis content de toi, Marie.

Cette familiarité lui convient, autant que le tutoiement. Il a bien deviné que je tutoie seulement ceux qui souffrent beaucoup, et que j’aime avec prédilection. Alors, je lui dis : « Marie, ta plaie est bien belle aujourd’hui. » Et tout le monde, dans l’hôpital, l’appelle également Marie.

Quand il n’est pas sage, je dis :

— Vous n’êtes pas raisonnable, Lerondeau ! Et, tout de suite, ses yeux se remplissent de