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à la Chambre, à Papineau, Bourdages, Bédard, à tous les apôtres et martyrs de la liberté, au clergé, au Canadien, à Duvernay, président de la société Aide-toi, et à toute la jeunesse. Un étudiant en droit, Georges-Étienne Cartier, chante Ô Canada, mon pays, mes amours, et l’on décide que la fête se répétera chaque année.

Dès 1835, la Saint-Jean-Baptiste se célèbre aussi à Saint-Athanase, à Saint-Eustache, au village Debartzch, à St-Denis et à Terrebonne ; en 1836, à Saint-Benoît, Saint-Ours, Boucherville, Saint-Jacques-de-l’Achigan… Partout l’on arbore la feuille d’érable, qui symbolise notre race depuis 1800, et le castor que suggérait déjà M. de Frontenac en 1673. Les Canadiens sont fiers de leur initiative : Étienne Parent change la vignette du Canadien, un laboureur auprès de sa charrue, pour la feuille d’érable et le castor.

Après les troubles de 1837 et la dispersion des chefs, la Saint-Jean-Baptiste, née à Montréal, ressuscite à Québec, en 1842, sur l’invitation de Narcisse Aubin dans le Fantasque, et sous la présidence du docteur Bardy. On se rend à la messe en défilé, musique en tête, avec six drapeaux de milice de 1775 et de 1812 et un Saint-Jean-Baptiste sur drapeau vert, blanc et rouge, faute de couleurs nationales. Chacun porte à la boutonnière les mêmes couleurs surmontées d’une feuille d’érable et d’un castor. Montréal se reprit à fêter en 1843, et bientôt la bonne coutume s’établit partout, à Saint-Hyacinthe, à Ottawa, dans le comté d’Essex, en Acadie et aux États-Unis, où elle a contribué fortement à garder chez nos gens la religion, la langue et le caractère national. Le cérémonial de la fête se ressemblait partout : messe, sermon et pain bénit, cavalcade et chars allégoriques, drapeaux, discours, musique, banquets, pique-niques, feux de joie, promenades sur l’eau, jeux sur la pelouse, etc.


La société


N’eût-elle produit que ces célébrations, chez nous et surtout chez nos frères dispersés, la Société Saint-Jean-Baptiste de Duvernay eût fait énormément pour la survivance de notre nationalité. Il lui avait donné pour devise : Nos