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VERS LES SOMMETS

ruraux. Je songerais même à la thèse de libération qui est l’étoffe même du roman sur laquelle vous brodez une idylle et une peinture de mœurs.

Tout compte fait, la fraîcheur des sentiments l’emporte, car tout s’y ramène. Pour se dégoûter des mesquineries de la politique de sous-comités, pour aspirer au gouvernement du pays, en régime démocratique (et en n’importe quel régime, si l’histoire prouve quelque chose) par les meilleurs hommes, il faut une jeunesse de cœur dont les plus de trente ans sont bien dépourvus.

Je vous dirai que l’art avec lequel vous avez « retrouvé » le temps perdu m’étonne. Nombre de vos dialogues semblent sténographiés d’après une conversation. À certains moments même, je me demandais si ce n’était pas là un roman de la jeune génération. Mais non, après ces pages que des blasés estimeront un peu précieuses, parfois même au milieu de ces pages, éclate une considération générale, une notation qui révèle l’expérience des hommes et de leurs institutions.

Votre Jules LeBrun, je l’ai déjà rencontré dans la vie : jeune homme « impossible » aux dires des gens au courant, mais qui existe pourtant. Peut-être lui faudrait-il être un peu plus timide pour ressembler