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Celles de 5 à 10 fr., 10 %.

Celles de 10 à 20 fr., 3 %.

Celles de 20 à 40 fr., 2.50 %.

Au dessus de 50 fr., à peu près rien.

Et à tous ces frais qui viennent augmenter presque de moitié ou d’un quart les impôts de ces malheureux canuts, l’État ne gagne que son papier timbré, c’est-à-dire bien peu de chose. C’est le porteur de contrainte ou l’huissier qui vit sur cette misère.

N’est-ce pas lamentable, que ce nouvel exemple de l’impôt progressif à rebours ? Depuis 1901 a-t-on tenu compte de cette révélation ? Le bulletin du 4 mai ajoute que si une monographie de cette nature était faite dans toute la France il en sortirait d’utiles renseignements pour l’administration et même pour le législateur. Monographie bien inutile : cette vérité est connue de tous, elle éclate à tous les yeux ; c’est le législateur seul qui ne la voit pas. Comment voir de si petites gens, du haut de cette tribune du Palais-Bourbon ?

On continue à écraser le travailleur, le petit, le pauvre, comme aux beaux temps de la Rome païenne, sans doute pour cette raison que cela s’est toujours passé ainsi. Mais est-ce une bonne raison ?

Quand aurons-nous compris que tout impôt frappant le nécessaire, l’indispensable, est plus qu’une injustice, mais une absurdité ? Il comporte en frais de perception des sommes supérieures à son produit. Je suis persuadé qu’on réduirait de moitié les frais de perception et le nombre des percepteurs si on supprimait purement et simplement toutes ces petites cotes dont la rentrée comporte, en plus, des frais scandaleux de 18 à 42 %.