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tout le monde en réclame le bénéfice. C’est l’abus de ce principe, c’est son exagération que l’on veut ainsi défendre par des moyens violents. Avec plus de prévoyance, plus de sagesse, plus de justice, évitons ces affreuses guerres sociales qui ne résolvent rien et renaissent périodiquement comme d’elles-mêmes.

J’indique ici l’un des moyens de mettre un frein à l’extrême enrichissement de quelques-uns, qui a pour corollaire logique l’extrême appauvrissement de la grande masse de la nation, c’est une plus juste et plus rationnelle répartition de l’impôt. Politiciens de profession, économistes officiels, jusqu’à ce jour votre sagesse a été bien courte. Il est temps que les aveugles voient et que les sourds entendent.


Écoutons ici Proudhon. Dans l’un de ces ouvrages où il explique si bien toute sa pensée sous une forme parfois symbolique et biblique il écrit : « Pareils à ce médecin qui, traitant un scrofuleux, appliquait sans cesse un nouvel emplâtre à un nouvel ulcère, et n’essayait seulement pas de purifier la masse du sang, nos amis du peuple, nos amis de la classe ouvrière, nos amis du genre humain, nos philanthropes de toute farine, ces docteurs ont toujours sous la main quelque topique de récente invention et d’une efficacité sûre : rien n’est oublié par eux, hormis une chose dont ils ne s’embarrassent guère, c’est de remonter à la source du mal. Mais ne craignons pas qu’ils s’engagent dans cette recherche qui, infailliblement, les ferait aboutir là où ils ne voudront jamais regarder : à eux-mêmes. Avec leurs capitaux, leurs machines, leurs privilèges, ils envahissent tout et puis ils s’indignent qu’on ôte le labeur à l’ouvrier ; autant qu’ils peuvent, ils ne