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des lois, le passage suivant : « La proportion injuste serait celle qui suivrait exactement la proportion des biens. On avait divisé, à Athènes, les citoyens en quatre classes. Ceux qui retiraient de leurs biens cinq cents mesures de fruits liquides ou secs, payaient au public un talent ; ceux qui en retiraient trois cents mesures devaient un demi talent ; ceux qui en avaient deux cents mesures payaient dix mines, ou la sixième partie du talent ; ceux de la quatrième classe ne donnaient rien. La taxe était juste, quoiqu’elle ne fût pas proportionnelle ; si elle ne suivait pas la proportion des biens, elle suivait la proportion des besoins. On jugea que chacun avait un nécessaire physique égal ; que ce nécessaire physique ne devait point être taxé ; que l’utile venait ensuite, et qu’il devait être taxé, mais moins que le superflu ; que la grandeur de la taxe sur le superflu empêchait le superflu ».

Solon et Montesquieu n’ont jamais passé pour être des révolutionnaires dangereux.

N’aurons-nous donc jamais que les massacres en masse et les boucheries officielles pour résoudre chez nous les difficultés sociales ? Les résoudre ? mais elles ne sont même pas résolues ; les mêmes causes produiront indéfiniment les mêmes effets. Vous aurez beau massacrer 50.000 propriétaires ou soi-disant tels (1793), 50.000 travailleurs (1848, 1871) s’insurgeant ou protestant contre une société égoïste, ce même égoïsme, à vingt ans ou cinquante ans de distance, aura encore exclu du droit de propriété des légions d’hommes qu’il faudra encore mitrailler, pour sauver quoi ? le principe essentiel et nécessaire de la propriété ? Mais non ; personne ne le conteste, puisque