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« Nous nous bornons, termine ainsi M. Méline, à ces simples considérations ; elles suffisent à établir ce que nous voulions prouver, que l’impôt global et progressif sur le revenu serait un des coups les plus funestes que l’on puisse porter à notre agriculture renaissante, et qu’il serait de nature à arrêter complètement son relèvement ».

Nous venons de voir comment cette preuve a été administrée ; quant au relèvement de l’agriculture, s’il existe partiellement peut-être dans quelques contrées privilégiées, mais certainement pas dans l’ensemble du pays, où la population continue à diminuer, cela tient sans doute de ce qu’on a déjà introduit dans la législation fiscale une certaine progression et une certaine égalité dans les droits de mutation par décès qui, atteignant davantage la fortune mobilière, pèsent peut être un peu moins sur le revenu de la terre.

M. Méline a aussi répété que les capitaux se porteront sur les valeurs étrangères ; j’ai indiqué ailleurs que rien n’est plus facile que d’atteindre en France le revenu de ces valeurs dont le placement hors de nos frontières fait acquérir à la France près d’un milliard de revenus tiré de l’étranger. La famille française, prise dans son ensemble, profite évidemment davantage de ce revenu payé par le travail étranger, que s’il était tiré encore du travail français qui a déjà plus de charges qu’il n’en peut supporter. Et d’ailleurs, les capitaux anglais, prussiens, suisses, italiens, etc., ont-ils émigré en masse en France ou ailleurs, parce qu’en Angleterre, en Prusse, en Suisse, etc., ils sont atteints par un impôt progressif ? Pour