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De plus, nous avons vu plus haut que le revenu net de la terre est de 1.921 millions. D’où vient ce chiffre si ce n’est de l’addition de tous les revenus particuliers ? Ira-t-on jusqu’à prétendre qu’on a fait des additions de revenus inconnus ?

« L’impôt sur le revenu aura un autre résultat, un résultat général, auquel personne n’échappera, pas plus les petits propriétaires que les grands ; la dépréciation croissante de la terre sera la conséquence inévitable du système… Tout le monde vendra et personne n’achètera ».

Est-il possible d’être en plus flagrante contradiction avec les effets certains que produirait au contraire l’impôt sur le revenu ? Quelle est la cause actuelle de la dépréciation du sol, si ce n’est l’impôt énorme qui pèse sur la terre, et dont les chiffres viennent d’être énoncés plus haut ? Jusqu’à un certain chiffre de revenu considéré comme indispensable à la vie, il n’y aurait plus d’impôt et ce fait viendrait diminuer la valeur de la terre ? Dans l’échelle ascendante de la richesse, jusqu’à un chiffre même très élevé, la terre supporterait encore moins d’impôts qu’aujourd’hui, puisque ces impôts frapperaient indistinctement dans la même proportion les valeurs mobilières et immobilières. Ce n’est que tout au-dessus de l’échelle des grands revenus, entre les mains de cent ou deux cent mille personnes, qu’il y aurait une certaine augmentation de l’impôt, par rapport au système actuel. Et quel trouble cette augmentation peu sensible, du reste, pourrait-elle apporter à la société, et même aux quelques particuliers qu’elle atteindrait, lorsqu’il est certain que cette augmentation