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Lamartine, Thiers, Proudhon, adversaires de l’impôt progressif





Parmi les écrivains de la première moitié du siècle passé, nous rencontrons trois adversaires de l’impôt sur le revenu, surtout lorsqu’il affecte le caractère progressif. Ils ont développé leurs critiques : Lamartine dans le chap. X du livre II de son ouvrage, le Passé, le Présent et l’Avenir de la République ; Thiers, dans sa théorie de la Propriété ; Proudhon dans sa théorie de l’Impôt adressée aux législateurs du canton de Vaud.

Leur argument principal repose surtout sur cette idée, que l’impôt doit atteindre tout capital et tout revenu dans une proportion mathématique constante, sans tenir aucun compte de la situation particulière de l’homme appelé à le supporter et à le payer. Ils considèrent la progression comme une atteinte au droit de propriété.

Il y a cinquante ans cette thèse pouvait se soutenir. L’impôt dit proportionnel n’avait pas encore produit ses funestes effets : on ne s’était pas aperçu que cette prétendue proportion mathématique n’était pas du tout proportionnée aux facultés du contribuable,