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sens d’association avec le travail, et non d’exploitation (Je rappelle ici ce mot de l’évangile : mutuum date nihil inde sperantes) sont les deux mesures, l’une législative, l’autre volontaire, au moyen desquelles on peut corriger les effets de l’usure moderne. C’est ce que M. Léon Bourgeois, dans un banquet de la Chambre consultative du travail, a développé le 14 juin 1896, disant à ses auditeurs : « Quand vous établissez, grâce aux accords volontaires et libres formés entre vous, entre le capital et le travail une plus équitable répartition des produits du travail, je le demande : que faites-vous, sinon donner une base morale à la propriété individuelle, et justifier, sauver ce que nous considérons comme le prolongement et la garantie de la liberté humaine ? Oui, ce que vous faites et voulez, ce n’est pas confondre la liberté, la propriété de chacun, dans un grand tout oh tout disparaît ; c’est, au contraire, affirmer la liberté de l’individu, la liberté de sa propriété, à la condition qu’il l’ait acquise conformément à la morale et à la justice. »

La coopération est une autre forme de la correction de l’usure, c’est-à-dire de l’exploitation par le capital. C’est ce que M. Weill rappelle dans son grand ouvrage : Du mouvement social en France de 1852 à 1902, page 382 (Alcan éditeur 1905) : « Ce qui a contribué, depuis quelques années, au progrès de la coopération sous toutes ses formes, c’est que tous les partis politiques sont arrivés successivement à l’approuver et, quelquefois, à lui donner un concours pratique. Le parti catholique s’en est occupé de bonne heure, et des hommes d’action comme M. Louis Durand, comme M. Milcent à Po-