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proportion à déterminer d’après l’importance de chacun de ces éléments. »

Nous soutenons précisément que le fondement du droit de propriété est le travail. Je vais même jusqu’à reconnaître que le prélèvement d’une petite partie du produit au profit du capital oisif et improductif par lui-même s’il s’agit d’argent, ou de fermage et de loyer s’il s’agit de terre ou de maison, est devenu une institution qu’il serait difficile de supprimer au milieu d’une société dont la base principale, depuis plus d’un siècle, est l’usure. Mais, tout en faisant cette concession, je constate que l’ancienne société, fondée sur le principe du prêt sans intérêt, a duré plus de douze cents ans, et qu’elle reposait, malgré ses imperfections, sur une base autrement solide que notre société contemporaine qui arrive à une sorte d’impasse, grâce à l’exploitation exagérée du travail, par les capitaux accumulés en quelques mains. Il semble, vraiment, qu’en augmentant l’impôt sur ces énormes fortunes, on exproprie ceux qui les possèdent. Ce sont eux, au contraire, qui exproprient le pays, et qui l’épuiseront définitivement, si une plus juste et meilleure répartition des charges ne leur fait restituer à la communauté une partie de ce qui est prélevé sur le travail par ce fameux droit d’usure qui finit par détruire le vrai droit de propriété, celui du travail. Ceci demanderait de plus longs développements qui feront l’objet d’un traité spécial sur les réformes à apporter à nos institutions qui ont créé la féodalité moderne signalée déjà par Proudhon il y a un demi-siècle. Quant au revenu de la terre, connu sous le nom de fermage, le droit romain, le droit français moderne, le droit canonique lui-même, si