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Le paysan écorché





Avons-nous épuisé le chapitre des causes de la faillite rurale ? Pas encore. Il reste à indiquer la cause financière.

Beaucoup s’en vont « parce que, disent-ils, la terre ne les nourrit plus, parce qu’ils ne gagnent plus leur vie. » Faisons la part d’une certaine exagération dans cet aveu de la ruine agricole. Reconnaissons même que le rural s’est créé des sources de dépenses nouvelles, en contractant des habitudes de luxe et de confort inconnues autrefois.

Mais cette considération admise, il n’en reste pas moins vrai que l’agriculture subit, depuis quelques années, une crise absolument ruineuse.

Les pouvoirs publics n’ont légiféré qu’en faveur du monde ouvrier, et les ressources financières de la nation ne sont allées qu’à l’armée et à l’enseignement.

Quant aux paysans, ils sont demeurés comme toujours taillables et corvéables à merci. Les criantes injustices dont ils souffrent sautent à la vue du plus irréfléchi. Qu’on me permette un exemple familier qui rendra plus sensible la vérité à cet égard.